« L’art présent dans la cité » aux Sorbiers et à La Saussaie

Depuis leur installation à l’initiative de la SCIC entre 1959 et 1969, des œuvres d’art décorent les Sorbiers et La Saussaie. L’une d’entre elle, la « Petite fille à la corde », vient d’être réinstallée.

De 1957 à 1971, la SCIC (Société centrale immobilière de la Caisse des dépôts) construit les immeubles d’habitations et les équipements des Sorbiers et de La Saussaie à Chevilly-Larue.
Comme dans ses autres grands ensembles, elle s’attache à y améliorer le cadre de vie des habitants en rendant « l’art présent dans la cité ». C’est d’ailleurs le titre d’un livre qu’elle publie en 1969 pour présenter son action artistique. 
Léon-Paul Leroy, président du conseil d’administration, écrit dans l’introduction que « le résident est en droit de prétendre à un environnement plaisant, à un décor agréable. L’art du paysagiste, celui du décorateur urbain, du peintre et du sculpteur ont leur place dans cette recherche. Donner de la qualité aux voies piétonnières, aux espaces verts, aux aires de jeux, aux parkings, les agrémenter de sculptures et de jeux d’eau, orner les bâtiments, et spécialement les bâtiments à usage collectif, de fresques, de bas- reliefs, de tapisserie et de vitraux, telle a été la tâche assignée aux quelques cent artistes qui ont collaboré jusqu’ici avec les architectes et les ingénieurs de la SCIC ».

À Chevilly-Larue, le patio de l’école Paul Bert est ainsi paré d’une mosaïque murale conçue par Paul Rovarino, décorateur mural (notamment pour la télévision, le cinéma et le théâtre) et réalisée en 1959 par Jacques Bautzen, verrier d’art d’Arcueil ; d’autres mosaïques ornent autour de 1960 le pied de la tour des Sorbiers et autour de 1966 le centre
commercial de La Saussaie. 
Le personnage dénudé en pierre « Le vent » du sculpteur Séraphin Gilly est installé aux Sorbiers autour de 1960 (initialement au milieu d’un bassin) près de la rue du Nivernais ; non loin de là, « L’hirondelle », auvent en béton de l’aire de jeux, étend ses ailes. « La magicienne », œuvre en cuivre du sculpteur expressionniste Louis Chavignier, est érigée à La Saussaie autour de 1966 près de la rue d’Anjou. Le sculpteur Guy Lartigue est le père de la gracieuse « Petite fille à la corde », fixée en 1968 sur un socle devant le centre social (Maison pour tous depuis fin 1970), mais dérobée quelques années après. L’école maternelle de La Saussaie (dénommée Salvador Allende en 2003) doit recevoir en fin 1969 une décoration très abstraite conçue par l’artiste Roger Bezombes, auteur notamment de grandes tapisseries, mais le maire, Gabriel Chauvet, s’y oppose, disant que la municipalité n’a pas été consultée, alors que la commune doit régler la dépense, et estimant qu’ « il faut que l’art reste populaire et non accessible seulement à quelques élites ». L’élan artistique se serait arrêté là si la « Petite fille à la corde » de Guy Lartigue n’avait pas été retrouvée à Paris en 2013, à la joie de l’artiste, qui la restaure ; elle est installée dans le patio de l’école Paul Bert le 2 juin 2014.

Marc Ellenberger, archiviste municipal
Octobre 2014

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